Après le Salon du Tatouage en mars dernier, on continue de vous parler tattoo avec cette fois-ci l’exposition « tatoueurs tatoués » du Quai Branly, qui nous propose de plonger dans les origines cet art.
L’exposition se décompose en deux parties : La première s’intéresse aux origines primitives du tatouage et à son évolution historique. La seconde partie nous présente elle les styles principaux plus récents et ses artistes phares, dont nous nous inspirons aujourd’hui.
Ainsi, en Afrique, en Océanie, en Amérique et en Orient, le tatouage était associé à un rituel particulier (funéraire, religieux ou social) qui permettait d’accomplir des étapes et d’être reconnu par sa communauté. Ici un impressionnant crâne péruvien tatoué, transpercé d’une arme et un tampon qui permettait de reproduire le motif sur la peau avant la réalisation du dessin.
L’exposition nous permet de constater que si le tatouage était largement établi et inscrit à travers les différents peuples du monde, il souffrait en Occident et dans certains pays comme le Japon, d’une image marginale qui plaçait le tatoué en recul de la société. Il était ainsi utilisé par les criminels pour s’exprimer, par les bandes pour s’identifier, par les marins isolés ou encore par les artistes qui s’exposaient dans les cirques, avec le phénomène étonnant de « side-show ».
Petit à petit néanmoins, il parvient à se libèrer de son image négative et revêt un caractère ornemental et artistique, jusqu’à devenir un art reconnu et plébiscité.
L’exposition nous montre que le tatouage est bien plus que ce qu’il paraît être aujourd’hui, c’est à dire une mode éphémère. Il a un vrai rôle d’identification, de transmission et d’expression, tant à l’échelle personelle que sociale. C’est un art qui possède une histoire riche, multiple et passionnante dans laquelle chacun peut puiser mille et une inspirations.
D’un continent à un autre et d’un siècle au suivant, sa fonction et son esthétique ont bien évolués mais son omniprésence à travers le monde nous révèle toute son importance, sa nécessité. On comprend donc son essor aujourd’hui, dans notre culture qui le rejetait auparavant et alors que le monde est plus que connecté que jamais et que l’on est libre de choisir son apparence. Cette plongée dans ses origines est une bonne manière de montrer à mami que cela n’est pas un acte gratuit et contre-nature… ,)
L’exposition est une belle initiative qui tombe à pic. Elle est bien fournie mais lors des moments d’affluence il faut prendre son mal en patience pour pouvoir raser les murs et tout regarder… Aussi, elle donne vraiment envie de s’intéresser au plus près à l’usage du tatouage dans chaque culture, ce qu’une simple visite de musée ne permet pas. Pour les plus chanceux n’hésitez pas, c’est gratuit pour les moins de 26 ans. Qui sait, vous y découvrirez peut-être un symbole fort qui sera bientôt votre tatouage à vous ? 🙂
Musée du quai Branly :37, quai Branly – 75007 Paris (Tél. : 01 56 61 70 00) Du 6 mai 2014 au 18 octobre 2015. mardi, mercredi et dimanche : de 11h à 19h
jeudi, vendredi et samedi : de 11h à 21h