Paris d’amour, d’ombres et de lumière par Brassaï

C’est au détour d’une promenade sans destination que nos pas nous ont mené jusqu’à l’exposition du moment à l’hôtel de ville de Paris. Prolongée jusqu’au 28 mars, celle-ci nous offre une occasion de découvrir un Paris d’une autre époque, secret et touchant. Dépêchez-vous, il ne reste que 3 jours !

Si vous avez toujours eu envie de vous retrouver d’un claquement de doigt dans le Paris d’autrefois, c’est dans les années 30 à 60 que vous allez atterrir en pénétrant l’hôtel de ville de paris et son exposition gratuite pour un tête à tête intime avec Paris, via l’oeil et l’objectif du photographe Brassaï.

Né au 19ème siècle en Transylvanie – notre Hongrie actuelle – Gyula Halász de son vrai nom, découvre Paris à 5 ans lors d’un voyage. Après des études d’art à Berlin, il s’y installe en 1924. Touche à tout, cinéaste, peintre, journaliste, écrivain, sculpteur, photographe, il devient le grand ami de Miller, Picasso, Sartre, Camus, Ionesco, Braque et Cocteau dans la période des Années Folles à Montparnasse. Ce qui lui plaît c’est le réèl, brut et sincère, et c’est à travers lui qu’il puise son inspiration. La vie quotidienne « le boulverse ». Des figures les plus ordinaires à l’élite mondaine, du pire au meilleur, Braissaï capte tout.

Les graffitis et le street art sont parmi ses premiers sujets d’observation.

Dans la rue tout est propice à l’exercice de son art : déambulations des passants, jeux d’enfants, pavés ondulants ou vie animale.

Dans la nuit un autre Paris s’offre à lui et ses clichés révèlent les ombres qui surgissent du noir et le temps suspendu.

Dans les bars il surprend l’ivresse festive, les baisers volés et les mines joyeuses ou déconfites.

Ses amis sont ses modèles et leurs ateliers un champ d’exploration.

Le spectacle permanent prend souche en coulisses, et encore une fois, Brassaï est là pour figer ces instants et l’effervescence continue.

Travailleurs secrets et maisons closes lui ouvrent leurs portes à la nuit tombée.

Enfin l’Amour, qui le hante : avec ses clichés il déshabille les sentiments des gens pour les montrer entiers, sincères.

Brassaï décéde en 1984 à l’âge de 84 ans, nous laissant une oeuvre riche, qui nous permet de mieux saisir l’essence du Paris d’aujourd’hui. Il nous offre la possibilité de visiter, sans masques ou faux semblants, avec sincérité et douceur, un Paris oublié de cabarets enfumés et d’allumeurs de réverbères. Que vous soyez déjà amoureux de la ville ou non, cette exposition vous permettra de la regarder autrement, pour peut-être mieux comprendre ce qui fait sa beauté.

Brassaï, pour l’amour de Paris, accès libre, du 8 novembre 2013 au 29 mars 2014 (prolongation), Hôtel de Ville, salle Saint-Jean, 5, rue Lobau, 75004 Paris, métro Hôtel-de-Ville. Ouvert tous les jours sauf dimanche et les jours fériés. Dernier accès à 18h15.